L’îlot des Fonderies fait partie des nouveaux territoires en cours d’aménagement sur l’île de Nantes. Anciennement occupé par les Fonderies de l’Atlantique, site industriel de fabrication des hélices de bateaux, le quartier, situé au cœur de l’île de Nantes, s’organise autour de nouvelles voies, de nouvelles places pour offrir une mixité de programmes et favoriser le développement d’une diversité urbaine nouvelle.
Le nouveau siège de la Nantaise d’Habitations et du CIL Atlantique se place dans le prolongement des anciennes halles des Fonderies de l’Atlantique, réhabilitées en square couvert par l’atelier d’urbanisme et de paysage bordelais Doazan-Hirschberger. Le terrain est bordé de tout côté par des espaces publics, articulé à l’est avec le Jardin des Fonderies, au Nord-est avec une place reliant le boulevard Vincent Gâche avec la rue Louis Joxe. Il s’adosse à la rue Joxe au sud. Les rues Ouest et Nord longent actuellement l’arrière de la concession Citroën, en attente de nouveaux projets qui poursuivront l’urbanisation du site des Fonderies jusqu’au boulevard des Martyrs nantais et le tramway.
– Une consommation énergétique pour le chauffage et la ventilation maximale de 40Kwh.ep/m2/an.
– Un confort d’été sans rafraîchissement ni climatisation.
– Un confort d’usage et de travail en termes d’éclairage, d’éclairement naturel, et d’acoustique.
Nous avons choisi de compacifier au maximum le volume architectural, de replier la trame classique des bureaux autour d’un jardin central et utiliser le gabarit maximum autorisé en hauteur. Ainsi, la parcelle de 35 sur 34m a pu être libérée au Nord pour articuler un parvis d’accueil généreux dans la continuité des espaces publics, en relation étroite avec la place et le square des Fonderies. Le volume général du bâtiment est traité comme un gabarit creusé.
Les surfaces de bureaux du rez-de-chaussée s’ouvrent vers l’extérieur, le parvis et les espaces publics, les étages se développent à l’extérieur en porte à faux au-dessus du parvis et à l’intérieur autour d’un jardin central situé au niveau 1. Le volume du jardin s’ouvre sur un mur-rideau au sud. Il contient le pont des présidents et une terrasse couverte qui se prolonge à l’extérieur en surplomb du parvis.Chaque façade est traitée de manière particulière en fonction des contraintes d’ensoleillement, mais aussi en fonction de ses qualités urbaines.
Bien que le cahier des charges définisse des objectifs très clairs en termes de maîtrise énergétique, l’immeuble de bureau n’a pas été pensé comme un objet technique, une architecture résolutive vers un niveau performantiel donné, mais plutôt une occasion d’interaction entre des enjeux de condition urbaine et d’efficience énergétique.Les fondations sur pieux sécants portent 2 niveaux de parking en sous-sol et la structure béton du bâtiment R + 4. La peau du bâtiment est constituée d’une isolation par l’extérieur de 200mm habillée en partie courante par un bardage plan en acier inox très légèrement brossé.
Sur les façades Est et Ouest, le contrôle d’ensoleillement est assuré par des vantelles inox mobiles pilotés depuis chaque bureau. La façade Nord en porte-à-faux sur le parvis est traitée en mur rideau. La façade sud est percée d’une baie de 100m2 ouverte sur le jardin intérieur et habillée d’un mur rideau équipé de brises soleil horizontaux fixes.
À l’intérieur, l’inertie thermique nécessaire au stockage de la chaleur en hiver et du frais en été, nous conduit à utiliser des plafonds en prédalles béton lazurées transparentes.Les hauteurs sous plafond de 2,87m dans les bureaux nous autorisent à traiter la correction acoustique à l’aide de “nuages” ponctuels de mousse de mélamine suspendus, complétés par une moquette au sol. Le cloisonnement est modulaire; l’éclairage est individuel sur détecteur de présence. Le double flux et la surventilation circulent dans les plenums des circulations de 2,30m sous faux plafond acoustique.
Le climat du jardin intérieur, conçu par MAP paysagiste (lauréats des albums des jeunes paysagistes en 2006), vitré au Sud et couvert en verrière a été déterminé par modélisation thermique dynamique. Ses amplitudes correspondent à un climat martiniquais, on y trouve donc bananiers et plantes tropicales, ainsi qu’un palmier de 7m de haut. La gestion climatique du jardin est assurée par une sonde météo qui contrôle l’ouverture des baies de ventilation et l’orientation des brises soleil mobiles en protection des 2 sheds sud de la verrière.
Les besoins énergétique prévue sont de 23,87Kwh.ep/m2/an pour le chauffage/ventilation et de 12,14 pour l’éclairage. Cet objectif de performances à 36Kwh.ep/m2/an nous permet d’entrer dans le cadre du programme Concerto, en partenariat avec Nantes Métropole et la Communauté européenne et qui vise le développement de l’efficacité énergétique et du recours aux énergies renouvelables à l’échelle de grands programmes urbains.
Fonctionnement au quotidien
1- L’éclairage des bureaux se compose d’un lampadaire sur pied qui se met en fonction à l’aide d’un détecteur de présence (quand il n’y a personne dans le bureau -ou si la personne dort-, la lumière s’éteint), son intensité varie en fonction d’un second détecteur qui s’aligne sur la luminosité de la pièce (s’il y a du soleil dans le bureau, la lampe ne s’allume pas, si un nuage passe, la lampe compense l’obscurité). Ce dispositif est complété par un lampadaire suspendu au plafond à commande manuelle (il faut l’allumer en arrivant et l’éteindre en partant) et lampe basse consommation. Cet éclairage indirect vise le dessous du “nuage blanc” pour agir par réflexion sur une large surface. L’éclairage des circulations est commandé par des détecteurs de présence.
Toutes les lampes sont à basse consommation, voir des diodes.
2- le bâtiment n’est pas climatisé, ni rafraîchi (sauf les salles de réunion ou du conseil). Il fonctionne sur un principe d’accumulation du froid et du chaud. Les accumulateurs ne sont pas des radiateurs classiques, mais les éléments structurels du bâtiment, c’est-à-dire le béton. Le coeur des échanges thermiques se trouve en toiture sous la forme d’une centrale de traitement d’air qui gère l’air “hygiénique”, renouvelé régulièrement pour que personne ne soit malade, et l’air chauffé par le réseau de chaleur de la ville en hiver (l’eau chaude qui provient de l’usine d’incinération des déchets ménagers qui se trouve sur le Pré Gauchet après Malakoff) et rafraîchi par la fraîcheur de la nuit en été. Les calories de l’air s’accumulent dans le béton et sont redistribuées au fur et à mesure tout au long de la journée, c’est pourquoi les bétons des plafonds sont apparents (en effet, un radiateur recouvert par quelque chose n’est pas très efficace) et l’isolation extérieure (20 cm de laine de roche) pour que les murs-béton soient aussi en contact direct avec l’air intérieur. L’été, le système devient une surventilation nocturne, c’est-à-dire que le volume d’air de chaque pièce est renouvelé plusieurs dizaines de fois pendant la nuit, apportant la fraîcheur de l’air des nuits d’été et les frigoris nécessaires à la mise “en froid” des bétons, qui restituent cette fraîcheur tout au long de la journée. Tout cet air circule dans de grosses gaines qui se trouvent dans les plafonds des circulations. En regardant les différences de hauteur des plafonds-béton des bureaux et des faux plafonds des circulations, on évalue la place nécessaire à toute cette “tripaille”. Les salles de réunions sont équipées de terminaux de climatisation parce qu’on y réfléchit beaucoup et donc on n’a pas le temps d’attendre la nuit pour rafraîchir la pièce.
3- Pour avoir des bétons “accessibles à l’air intérieur” on peut utiliser les murs, les plafonds ou le sol. Le sol-béton est bruyant avec les bruits d’impact, et le reste des surfaces béton est “réfléchissante” pour les sons. Faute de faux plafond (voir la thermique plus haut), l’acoustique est donc à traiter différemment (pas le classique faux plafond 60X60 qui sévit dans les bureaux depuis 1971). Pour la correction acoustique, 2 dispositifs sont en place, d’abord la moquette au sol, puis le nuage en suspension au plafond. Le nuage est constitué de mousse acoustique (celle qui est utilisée dans les studios d’enregistrement pour “étouffer” la réverbération du son). Sa teinte très blanche assure également la réflexion de la lumière indirecte. En clair, il étouffe le son et réfléchi la lumière, c’est un double effet. Dans les salles de réunion, la performance acoustique est encore accrue avec un assemblage de mousses pyramidales.
4- Le jardin couvert fabrique de l’effet de serre et préchauffe les façades vitrées, ce qui contribue à faire des économies d’énergie. C’est un véritable climat artificiel qui résulte du calcul thermique dynamique du bâtiment et qui correspond à un climat de type Antillais, d’où la végétation de bananiers, palmiers, etc… Les façades Ouest et Est comprennent un contrôle solaire par des vantelles mobiles au droit des baies (ces vantelles sont verticales à l’Ouest et horizontales à l’Est) afin d’éviter les éblouissements sur les postes de travail. Ces vantelles sont contrôlées depuis chaque bureau. La compacité du bâtiment a permis de ne pas utiliser toute la surface de la parcelle pour l’emprise du bâtiment, nous avons donc pu dégager une surface de parvis Nord qui s’enchaîne dans le cheminement des espaces publics de la ville, le square des Fonderies, la Place des Fonderies et qui contribue à ne pas faire de cet immeuble de bureau un objet solitaire, mais bien ancré dans la ville. C’est aussi ça le développement durable.
Coût des travaux : 7,8 M€
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