J’ai tout de suite aimé ce lieu, avec ses gradins, ses dénivelés, ses points de vue, avec ces murs de pierres, ces terrasses plantées de lavandes et d’agapanthes, ces bancs et ces herbes libres au vent. Si on prétend souvent que les programmes de logements sociaux sont ceux qui vont le plus loin dans l’expérimentation, celle menée ici est à l’évidence est réussite. Lucien Rose constitue un petit quartier cohérent, qui respire un air de bonheur.

Les 81 logements sont répartis sur trois blocs de trois immeubles chacun, alignés dans le sens de la pente du terrain. Ces bâtiments compacts de 3 à 5 étages s’emboitent comme des gigognes, du plus petit au plus grand. Sur la façade arrière de ces immeubles pavillons, qui lèche au nord les jardins du Thabor, des clins en bois font office de brise-soleil.

Séparée des logements par une traverse diagonale, la bibliothèque marque la séparation avec la ville. Sa façade intérieure, pierre, bois et vitrages, ressemble à un escalier couché sur le flanc, dont les marches accompagnent la montée jusqu’au parc botanique. Le bâtiment se déploie sur deux niveaux, qui s’enchâssent dans le sol à mesure qu’on progresse vers la partie haute. Le toit est percé de cinq failles zénithales pour éclairer les espaces intérieurs. On accède à l’étage supérieur de la bibliothèque par un large escalier de bois, dans un espace réchauffé par l’orange vif des murs de la section vidéo, installée en balcon.